Principes Souverains de la Gestion des Données (PSGD)

La gestion des données est un sujet qui m'anime chaque jour et suscite beaucoup de reflexions. C'est pourquoi, afin d'inscrire cette reflexion dans le marbre, j'écris ces PSGD qui me permettront de toujours me souvenir de ce qui fonde la beauté de la gestion des données, me permettant également de rester fidèle à mes principes en cas de doutes. Ces principes ne se veulent pas exhaustif mais essayeront de balayer l'éventail le plus large des cas de manipulation des données.


Article 0 : Le droit à l'erreur

Toute donnée risque, au cours de son existence, de se voir supprimée. Parce que le risque est grand, les mesures doivent être adaptées en conséquence et une donnée ne peut vivre seule. Elle doit nécessairement être sauvegardée, dans l'idéal en respectant la règle du "3,2,1".

Article 1 : Les ordinateurs vivent libres et égaux en droits

Tout ordinateur possède en lui-même un certain nombre de données absolument précieuses. Parce que chaque ordinateur est unique, chacun a le droit a son propre jeu de sauvegardes, elles-mêmes réalisées dans le respect des PSGD. En cas de réinitialisation d'un appareil, il est nécessaire de réaliser une sauvegarde complète la plus fidèle possible (par exemple une copie de disque dur) pour que l'ordinateur puisse être réssuscité.

Article 2 : Cas des supports amovibles

Les supports amovibles représentent un moyen particulièrement comode de transporter des données en s'affranchissant de services cloud ou d'un ordinateur référent. Ce statut nécessite donc qu'une donnée stockée sur un support amovible ne peut qu'être une copie d'une donnée déjà existante sur un ordinateur lui-même sauvegardé. Dès qu'une modification est effectuée sur l'ordinateur ou le support amovible, celle-ci doit être apportée dès que possible sur l'autre partie. La présence d'une donnée sur un support amovible ne constitue en rien une sauvegarde de celle-ci : on agit comme si le support amovible n'était pas.

Article 3 : Archiver n'est pas sauvegarder

Certaines données ne vivent pour être modifiées qu'un temps, et d'autres ne sont présentes que pour la postérité. Dans ces cas, il peut ne pas être souhaitable de conserver les données sur un ordinateur référent afin d'éviter des sauvegardes hebdomadaires à une donnée qui ne subit plus de modifications. En ce cas, le recours à l'archive doit être envisagé et traité avec méthode : la donnée est déplacée vers une zone de stockage froid qui ne manquera pas d'être elle-même sauvegardée

Article 4 : Le stockage froid

Le but premier du stockage froid est le stockage longue durée de données ne subissant plus de modifications. En ces conditions, un régime spécial leur est attribué concernant la fréquence des sauvegardes. En outre, il n'est plus nécessaire de réaliser des sauvegardes hebdomadaires puisque celles-ci seraient de pales copies. Il devient nécessaire de tenir un journal des modifications de la zone de stockage froid, et de réaliser une nouvelle sauvegarde (les sauvegardes différentielles étant possibles) à chaque entrée.

Article 5 : Le stockage cloud

Les données présentes en stockage cloud restent des données sur support physique. Que le service cloud soit auto-hébergé ou dépendant d'un prestataire, il est important de sauvegader les données qui s'y trouvent. Ainsi, plusieurs cas peuvent être différenciés :

Article 6 : Les supports de sauvegarde

Les suports de sauvegarde ne peuvent en régle générale être utilisés indépendamment d'un ordinateur hôte, et lorsqu'ils sont pleinement indépendants, ils jouissent tout de même d'un statut supérieur à celui des supports amovibles. Ainsi, puisqu'ils ne possèdent aucune donnée qui leur est propre, la sauvegarde de ces supports n'est pas à faire. Au mieux, les supports de sauvegarde peuvent être montés en raid.
Pour autant, il est important de rappeler qu'une donnée présente sur un support de sauvegarde ne peut être supprimée sans égards particulier. Si l'on est amené à vouloir décharger entièrement un support de son contenu, il est nécessaire de faire une copie intégrale et exhaustive de toutes les données présentes vers un autre support adapté. Seules peuvent être supprimées sans sauvegarde ou déplacement en zone froide les anciennes sauvegardes devenues inutiles car ne présentant pas de données qui ne soient dans des sauvegardes plus récentes.

Article 7 : On n'oublie pas ceux qui nous ont servi

Une donnée arrivant au cours de sa vie ne peut être laissée à l'abandon.
Dans le cas des supports de stockages amovibles, la suppression doit être précédée d'une vérification de l'existence des données supprimées sur le PC référent. Lorsque l'on est sur que la donnée est bien présente en sa version la plus récente, et seulement en ce cas, le support amovible peut être déchargé de ses données sans égards suplémentaires.
Dans le cas des ordinateurs, la suppression de données ne peut s'accompagner d'un déplacement en zone de stockage froid comme mentionné Article 3. Une sauvegarde n'est pas une archive et une archive n'est pas une sauvegarde.

Article 8 : Le régime spécial des serveurs de stockage

Les serveurs de stockage représentent un cas unique puisqu'ils sont eux-même ordinateur indépendant, support de sauvegarde et zone de stockage froid. Il est alors important de distinguer d'un point de vue logiciel, mais également matériel, ce qui constitue l'âme du serveur, et ce qui constitue ses zones de stockage. Ainsi, le disque dur sur lequel est stocké le ou les système(s) d'exploitation subit le régime standard des ordinateurs indépendants. Les disques de sauvegarde et de stockage froid subissent leurs régimes respectifs indépendamment de l'ordinateur qui les héberge. Parce qu'ils sont indépendants, ils peuvent être utilisés sans égards particuliers dans tout ordinateur sans causer de tort à ceux-ci.

Article 9 : Un double visage

Certains ordinateurs peuvent être amenés à héberger plusieurs systèmes d'exploitation (par exemple avec un dual boot ou une machine virtuelle). Dans ce cas, chaque système doit être traité indépendamment comme un ordinateur à part entière puisqu'aucun ne dépend véritablement de l'autre. Dans le cas ou des données sont accessibles et modifiables par plusieurs systèmes, il est important de différencier les cas :

Remarque : Dans chacun des cas susmentionnés, des choix arbitraires peuvent être faits. Quels que soient les choix faits, on n'hésitera pas à rédiger des fichiers README.md disposés dans les endroits utiles pour indiquer correctement et sans ambiguité quels sont les choix faits.